Les plaines désertiques du Hueco Mundo était aussi vide que le vide qui peuplait l'espace humain. Chaque variante dans ce paysage de désolation et de calme funeste semblait sangloter longuement tels ces pleurs longs des violons d'un automne abandonné. Seule la Lune regardait de haut cette scène d'abominable solitude malgré quelques hollows perdus, trop naïf encore pour se perdre dans la contemplation de ce qui les entourait. Un ancien Vasto Lorde se trouvait là, assis sur une des rares dunes surélevées, et il attendait comme il le faisait depuis maintenant une éternité. Son regard vide s'était posée sur ce simulacre de temple qu'on appelait Las Noches. Les Espadas y étaient rassemblé sous les ordres d'un shinigami prétentieux répondant au nom sans intérêt de Aizen. Hateshinai avait servi sous ces ordres aux premiers jours de son inquisition mais il avait quitté cet endroit glauque avant même que certains Espada ne se transforment en Privaron. Comme si un shinigami pouvait avoir le pouvoir en ces lieux.
Bien qu'il aurait voulut qu'une brise effleure sa longue chevelure d'un blanc pur, l'arrancar aux yeux d'argent ne vit pas son souhait se réaliser. Tout était plongé dans le silence et son ombre demeurait aussi immobile que lui. Cela faisait très longtemps qu'il vivait ici, seul au milieu du silence, et même lui ne pouvait savoir son âge. Certains pensaient qu'il était l'un des plus puissant de ce monde désolé, d'autres murmuraient à qui voulait l'entendre qu'il était aussi vieux que le Hueco Mundo lui même. A vrai dire, il n'en savait rien. Peut-être, peut-être pas. Pour lui, le temps passait beaucoup plus rapidement que pour quiconque mais il le laissait filer se disant qu'un jour Aizen mourra et que de nouveau le règne plaisant des Arrancar et des derniers Vasto Lorde reviendrait bercé l'univers néfaste des Hollows.
Le sable sous lui glissa légèrement le rappelant doucement à la réalité du monde. Une pensée le fit sourire. Des bruits couraient que les Espadas, sous les ordres d'Aizen, et la Soul Society le cherchait. L'un craignait pour sa sécurité à cause de certaines informations, l'autre le craignait simplement. Quoi que fusse la réalité, elle était plaisante. Bien-sûr, comme cela, on pourrait croire que Hateshinai Hopes était quelqu'un de profondément posée, envahi par la lassitude de son existence et fatigué des longues années qui, quelques fois, l'amenait à retourner dans l'anonymat mais rien de tout cela n'était vrai. C'était quelqu'un de jovial, plutôt heureux de sa condition et particulièrement chaleureux avec ceux qu'il appréciait. Son esprit était vil, calculateur et savait manipuler sans trop se forcer car ses connaissances le permettaient.
Sa silhouette s'éleva, signe qu'il s'était levé, et il tourna le dos au palais de l'Espada. Son regard se posa avec une certaine dose d'amusement sur le signe que Aizen lui avait attribué dans le passé. Le symbole de l'infini, sorte de huit allongé, était gravé dans la paume de sa main droite. Encore une décoration dont il n'avait guère besoin. Hateshinai n'aimait pas être obligé de se battre même si, de part sa nature, il y était quelques fois soumis. Il décida de s'éloigner de l'immense bâtiment blanc et il avança, ses pas s'enfonçant dans le sable gris de ce monde. Cet arrancar restait neutre à tout ce qui se passait dans le Hueco Mundo et il ne souhaitait pas que cela change. Il restait le symbole de l'éternité, la pire chose qui soit bien avant la mort elle-même car l'infinité du temps était morne, triste et ne procurait du plaisir que les cinq-cent premières années. Après, elle avait autant d'importance qu'un grain de sable perdu dans le désert.